Brioche chocolat-pistache « bariolée », recette spéciale 14 juillet 

Bonjour, bonjour ! 

Trois, c’est le nombre d’essais qu’il m’a fallu faire pour obtenir un résultat visuel et gustatif à la hauteur de mes attentes… Trouvé une idée de recette pour célébrer le 14 juillet et nos forces armées n’est pas chose aisée. Pourtant l’idée d’une brioche s’inspirant du motif camouflage, je l’ai en tête depuis janvier 2021. 

L’année dernière, j’avais publié un gâteau très spécial et j’avais mis de côté cette idée et voilà que courant mai 2022, le ministère des Armées révèle que l’Armée de Terre va se doter à partir de 2024 d’une nouvelle tenue camouflée en remplacement de celles existant déjà (rendez-vous en fin d’article pour avoir quelques précisions). La coïncidence était trop belle, il fallait absolument que je me lance dans la réalisation de cette brioche. On a les sources d’inspiration que l’on peut, héhé ! 

Ma toute première idée était de faire une babka. À l’époque, j’étais dans ma période babka. En reprenant mon projet courant juin, je suis partie sur un tressage à 8 brins (ambitieuse la marmotte !).

07/07/2022 à 15h

La semaine dernière, je me lance enfin. J’achète un colorant vert et je prépare ma pâte de pistache, étape préalable indispensable. J’arrive à lui donner une jolie teinte grâce à mon colorant vert et pleine de confiance, je m’attelle à la réalisation, premier couac, le vert que j’obtiens en teintant ma pâte à pain au lait évoque davantage un vert noëlique qu’un vert militaire. Mais je poursuis quand même, deuxième couac, le tressage se révèle beaucoup plus ardu que prévu et troisième couac, la cuisson. Quand, ça ne veut pas… Bref, énorme échec ! 

10/07/2022 à 10h

Après deux nuits de réflexions, me voilà repartie sur une autre idée ! Et si je m’inspirais du monkey bread, une sorte de brioche/pain d’origine américaine qui est un assemblage de boules de pâte ? Ce serait pas mal pour créer un motif camouflage. Mais pour le vert, je fais comment ? J’utilise des épinards façon cuisine soviétique pour teinter une partie de pâte ou alors j’utilise du thé matcha comme je l’avais déjà fait pour ma recette de 2015 ? Mais alors, cela veut dire racheter du thé matcha alors que je ne suis pas une grande fan et en plus ce n’est pas donné… 

11/07/2022 à 13h

Lundi, branle-bas de combat ! Je décide d’investir massivement pour mon projet. Non seulement, j’achète du thé matcha mais également de la pâte de pistache pour avoir une autre nuance de vert mais également un moule à pain de mie pour faire une jolie brioche bien carrée, bien militaire. Autant vous dire que le budget de ce projet vient d’exploser dans la plus pure des traditions des grands projets d’équipements militaires. 

11/07/2022 à 21h

Lundi soir, nouvel essai ! J’ajuste un peu ma recette de base et j’incorpore le thé matcha dans une partie de ma pâte.

12/07/2022 à 11h

Mardi matin après façonnage et cuisson, nouvel échec. Le vert n’est pas assez intense et ma cuisson un peu trop longue. 

12/07/2022 à 21h

Mardi soir, nouvel essai ! Plus de thé matcha dans ma pâte !

13/07/2022 à 07h

Mercredi matin, nouveau façonnage avec davantage de boules et de pâtes de pistache pour obtenir plus de nuances et surtout, une cuisson moins longue.

13/07/2022 à 9h

Gros suspense au démoulage et première victoire, l’extérieur n’est pas trop doré et laisse entrevoir des couleurs plutôt intéressantes.

13/07/2022 à 10h

Nouvelle attente jusqu’au refroidissement et au découpage et là, Victoire ! L’aspect et les couleurs me plaisent ! Ouf, le 13 juillet à midi, j’ai une recette à publier pour le 14. C’est parti pour les photos et la rédaction…

Vous noterez au passage mon grand sens de l’organisation et de l’anticipation, hihi !

Les ingrédients pour une grosse brioche : 

  • 600 g farine de blé T65, 
  • 250 g de lait tiède, 
  • 20 g de levure fraîche ou 2 cuillères à café de levure sèche de boulanger, 
  • 1 œuf à température ambiante, 
  • 100 g de sucre roux, 
  • 10 g de sel, 
  • 70 g de beure mou, 
  • 20-30 g de cacao amer en poudre, 
  • 2-3 cuillères à café de thé matcha, 
  • pistoles ou pépites de chocolat noir, 
  • pâte de pistache maison ou du commerce, 
  • vanille liquide. 

Temps de repos : 1 nuit + 1 heure 

Temps de cuisson : 25-30 minutes 

Niveau de difficulté : Moyen 

Coût : €€€€

Temps de conservation : environ 48 heures emballé à température ambiante. 

La recette : 

1/ Délayer la levure dans le lait tiède. Laisser reposer 5 minutes. 

2/ Dans le bol d’un robot pâtissier, mélanger la farine, le sel et le sucre, ajouter l’œuf et verser le lait. Pétrir 10 minutes jusqu’à obtenir une belle pâte qui se décolle des parois. Incorporer le beurre petit à petit. La pâte doit être lisse, élastique et non collante. 

3/ Peser la pâte et en prélever 20 %. Dans ces 20 %, incorporer petit à petit le cacao en pétrissant à la main ou au robot. Prélever 45 % de la pâte restante, incorporer petit à petit le thé matcha en pétrissant à la main ou au robot jusqu’à obtenir la nuance de vert désirée. Dans la pâte restante qui va rester dans sa couleur originale, incorporer la vanille liquide à votre goût. 

4/ Mettre chaque pâton dans un saladier. Couvrir de film alimentaire et entreposer au frais pour la nuit. 

5/ Le lendemain matin, sortir la pâte 15 minutes avant de la travailler. Fariner légèrement un plan de travail. Prendre la pâte beige et la diviser en boules de la taille d’une petite noix. Dans un tiers, mettre un pistole de chocolat dedans, dans un autre tiers, un peu de pâte de pistache et laisser le dernier tiers nature. 

6/ Prendre la pâte verte et la diviser en boules de la taille d’une petite noix. Dans la moitié des boules, mettre un peu de pâte de pistache au centre. 

7/ Prendre la pâte marron et la diviser en boules de la taille d’une petite noix. Dans les deux tiers des boules, mettre un pistole de chocolat dedans. 

8/ Graisser le moule à pain de mie (ou un moule à cake) et garnir de papier sulfurisé. Disposer les boules dans le moule en alternant les couleurs sur une première couche. Parsemer de pistoles de chocolat et mettre un peu de pâte de pistache de façon aléatoire. Installer une deuxième couche de boules. Parsemer de pistoles de chocolat et mettre un peu de pâte de pistache de façon aléatoire. Placer les boules restantes de façon aléatoire dans le moule.

9/ Graisser le couvercle et le placer entrouvert sur le moule pour surveiller la pousse. Laisser reposer une heure dans un four préchauffé à 35 °C. 

10/ Retirer le moule du four. Refermer complètement le couvercle. Mettre le four à préchauffer à 200 °C puis faire cuire 25-30 minutes. 

11/ Laisser tiédir 5 minutes avant de retirer le couvercle et de démouler la brioche sur une grille. 

12/ Laisser complètement refroidir avant de découper et de déguster. 

Source pour la pâte à pain au lait de base : La cuisine d’ici et d’ISCA

À toutes et à tous, je vous souhaite un très beau 14 juillet ! 

C’est bien évidement l’occasion de rendre hommage à nos soldats d’hier et d’aujourd’hui qui ont défendu et défendent notre nation. Ils sont notre fierté, garants de notre indépendance et de notre souveraineté, ne l’oublions pas, ne les oublions pas ! 

EXCELLENT 14 JUILLET !

Petite histoire non exhaustive du camouflage militaire

C’est avec l’avènement de la guerre moderne, durant la Première Guerre mondiale que le besoin de se dissimuler de l’ennemi et surtout de son artillerie se fait ressentir. D’ailleurs le mot camouflage apparait en 1914 en France et est repris par les autres belligérants. Avant les hommes, c’est le matériel que l’on cherche à cacher aux yeux de l’ennemi. Les Allemands et les Anglais sont les premiers à tester de nombreux types de camouflages sur leurs avions, leurs chars, leurs navires, leurs pièces d’artillerie. Côté français, on cherche également à cacher des routes, des voies ferrées et d’autres installations de ce type. 

Avion allemand de la Première Guerre mondiale

Même si quelques essais de tenue ou d’éléments de tenue camouflée sont tentés durant la Première Guerre mondiale, c’est surtout dans la Deuxième Guerre mondiale que l’on trouve les premiers uniformes camouflés qui non seulement permettent de cacher le soldat, mais aussi de différencier ses ennemis de ses alliés. C’est l’apparition des camouflages adaptés au milieu et aux saisons. 

Char français Schneider de la Première Guerre mondiale

Des éléments végétaux commencent également à être introduits dans certaines tenues durant la Deuxième Guerre mondiale et l’idée se développe durant la guerre d’Indochine puis du Vietnam. Les soldats du Viet Minh puis du Viet Cong utiliseront les célèbres casques en latanier pour se cacher de la reconnaissance aérienne. On peut également évoquer les tenues de camouflage Ghillie servant à dissimuler un soldat, souvent un tireur d’élite sous une cape de verdure.  

Tenue Ghillie de l’armée française

À l’heure actuelle, bien que les moyens de détections autres que visuels (radar, thermique, acoustique) rendent le camouflage moins pertinent, beaucoup d’armées continuent à l’utiliser, à réfléchir et à développer des tenues toujours plus efficaces comme le « bariolage multi-environnement » dont sera bientôt dotée l’Armée de Terre française. 

Quelques exemples de camouflages célèbres 

Le camouflage disruptif, appelé razzle dazzle aux États-Unis est un mélange de lignes irrégulières et de couleurs très contrastés qui vise à provoquer des erreurs d’appréciation de position et de cap. Il est très utilisé durant la Première Guerre mondiale sur les navires britanniques et américains. Son efficacité n’ayant jamais été réellement démontrée, il disparait progressivement après-guerre. 

Le camouflage « petit pois » de type Erbsenmuster, apparait en 1944 du côté allemand, et ce sont les Waffen-SS qui en sont dotés. Il s’agit d’un assemblage de petites taches de quatre couleurs rappelant le pelage des félins. 

La célèbre tenue léopard des troupes aéroportées françaises durant les guerres d’Indochine et d’Algérie (Para de la Coloniale et Para-Légion) est introduite en 1947. Elle disparaitra en 1962 suite au Putsch des généraux en Algérie. 

Le camouflage Centre Europe, dit CCE, est le motif porté actuellement en France depuis 1981. Vous le verrez sur les Champs-Élysées aujourd’hui ou lorsque vous croiserez une patrouille Sentinelle. Il sera remplacé par le Bariolage multi-environnement (BME) en 2024. 

Opération Sentinelle et camouflage CCE

Le M81 Woodland est le camouflage emblématique de l’armée américaine de 1981 à 2004. Il a été popularisé par de nombreux films et séries avant d’être remplacé par le MARPAT, un nouveau type de camouflage dit pixelisé ou numérique. Il s’est beaucoup développé dans les années 2000 et notamment en Europe de l’Est ou certaines armées l’utilisent notamment sur leurs avions. Peut-être l’avez-vous récemment vu à la télé puisque l’armée ukrainienne l’utilise pour ses Su-27 ? 

Pour terminer, évoquons le célèbre camouflage dessert utilisé par les Américains durant la Guerre du Golfe en 1990-1991. Peut-être certains d’entre vous s’en rappelle encore. En France, nous avons également un camouflage désert dit Daguet (en référence à l’opération du même nom, participation des forces françaises à la guerre du Golfe). Plus proche de nous, ce type de camouflage a été utilisé lors des opérations françaises en Afrique (Serval, Épervier, Barkhane).