Menu en hommage à nos Poilus (Spécial 11 novembre) 

Bonjour, 

Hier comme aujourd’hui, la décision d’une bataille ou d’une guerre tient en grande partie au moral de la troupe. Être avec les camarades et soutenus par la population civile et l’arrière, avoir chaud et une assiette bien remplie, c’est sans doute à cela que les soldats de la Première Guerre mondiale aspiraient le plus, et c’est sans doute grâce à cela qu’ils ont tenu aussi longtemps. 

En ce 11 novembre, les chaines de télévision ne manqueront certainement pas de diffuser quelques documentaires sur le sujet dans lesquels, on nous noiera sous une avalanche de chiffres plus vertigineux les uns que les autres. Bien sûr, ces documentaires sont essentiels pour connaître et se souvenir de ce conflit mais peu mettent en lumière les aspects plus quotidiens de la vie des Poilus au front ou lors de leurs brèves périodes de repos à l’arrière.

À ma toute petite échelle, je souhaitais rendre hommage à nos Poilus, à leur courage, à leur abnégation et à leur sens du sacrifice. Nous leur devons énormément mais notre société post-moderne semble l’avoir oublié. Je me dis souvent que s’ils nous regardent de là-haut, ils doivent être bien déçus de voir ce que leur cher pays est en train de devenir… Je m’égare un peu, on dirait ! 

Il y a quelques mois, j’ai donc entrepris des recherches pour trouver des recettes typiques de cette période. Il s’est avéré qu’il existe un livre de recettes publié à l’occasion du centenaire de la Première Guerre mondiale. Je me suis donc appuyée sur ce dernier pour vous proposer deux recettes salées : le potage cultivateur et le bœuf à la Crécy. Comme vous pouvez l’imaginer, les cuisiniers de l’époque utilisaient des ingrédients en nombre très limité et très basique : du riz, des pommes de terre, du chou, des oignons, des carottes, de la viande de bœuf et du lard constituaient l’essentiel de repas simples à préparer sur les cuisines roulantes ou dans les popottes. Ils sont nourrissants pour assurer un apport calorique élevé, primordial pour affronter les conditions de vie et d’engagement. Il n’en demeure pas moins que ces deux plats sont surprenamment savoureux. 

La recette du Gâteau du Poilu est extraite du journal La Tribune de l’Aube daté du 8 novembre 1915. En plus de l’ordinaire fournit par l’intendance de l’armée, les familles des soldats mobilisés envoyaient des colis contenant tabac, café, confiture, conserves de viande ou de charcuterie et biscuits. Chaque année, c’est 75 millions de colis qui parvenaient aux soldats français et leur permettaient d’améliorer leur quotidien en plus de soutenir leur moral. Ce gâteau qui s’apparente davantage à un biscuit comme le broyé du Poitou est délicieux. C’est vraiment une recette que je vous recommande. Elle est très facile à réaliser et toujours avec des ingrédients que nous avons tous dans nos garde-mangers. 

Le potage cultivateur 

Les ingrédients pour 4 personnes : 

  • 150 g d’oignon,
  • 150 g de carottes, 
  • 250 g de pommes de terre, 
  • 250 g de chou vert, 
  • 120 g de riz, 
  • 60 g de saindoux remplacé par de l’huile neutre, 
  • 1 litre d’eau, 
  • sel. 
CuissonCoûtTemps requisConservation  
1 heure€€🕓3-4 jours au frais  

La recette : 

1/ Peler l’oignon et le couper en tranches. Éplucher, laver et couper en rondelles les carottes et les pommes de terre. Débarrasser les feuilles de chou de leurs plus grosses côtes et l’émincer. Rincer le riz. 

2/ Faire chauffer la matière grasse dans une cocotte ou une marmite et y faire revenir l’oignon et les carottes 5 minutes. 

3/ Verser l’eau, saler et ajouter le chou et les pommes de terre. Faire cuire à feu moyen-fort 25 minutes. Mélanger de temps en temps et ajouter de l’eau si nécessaire. 

4/ Ajouter le riz et laisser cuire à feu moyen 20 minutes. Le riz va absorber quasiment toute l’eau. 

5/ Servir bien chaud. 

Source : À la soupe ! Le repas du poilu, Anne-Élisabeth Groult et Jérôme Delile, Éditions Heimdal 

Bœuf à la Crécy 

Les ingrédients pour 8 personnes : 

  • 1,600 kg de bœuf à braiser (paleron ici), 
  • 50 g d’oignon, 
  • 300 g de carotte,
  • 2 cs de farine ordinaire, 
  • 200 cl d’eau, 
  • 2 cs d’huile neutre, 
  • sel. 
CuissonCoûtTemps requisConservation  
1 heure€€€€🕓3-4 jours au frais  

La recette : 

1/ Couper la viande en 6 morceaux. Peler et couper en tranches l’oignon. Éplucher et couper les carottes en dés. 

2/ Faire chauffer la matière grasse dans une cocotte ou une marmite et y faire revenir la viande, les carottes et l’oignon pendant 10 minutes. Mélanger régulièrement.

3/ Saler et saupoudrer de farine. Mélanger et faire cuire ainsi quelques minutes en mélangeant constamment. 

4/ Mouiller avec l’eau et laisser mijoter à couvert 1h20. 

5/ Servir bien chaud avec des pommes de terre à l’eau ou des tranches de pain. 

Source : À la soupe ! Le repas du poilu, Anne-Élisabeth Groult et Jérôme Delile, Éditions Heimdal 

Le gâteau des Poilus 

Les ingrédients pour 4-6 personnes : 

  • 95 g de beurre mou, 
  • 95 g de sucre, 
  • 1 œuf + 1 jaune pour la dorure, 
  • 175 g de farine de blé ordinaire, 
  • 15 g d’amande en poudre, 
  • 2 cs d’eau de fleur d’oranger, 
  • 1 pincée de sel. 
CuissonCoûtTemps requisReposConservation  
25-30 minutes€€€🕓30 minutes 3-4 jours  

La recette : 

1/ Dans un saladier, mélanger le beurre et le sucre. Battre l’œuf dans un bol. Mélanger la farine, le sel et la poudre d’amande dans un autre saladier. 

2/ Ajouter un peu d’œuf dans le mélange à base de beurre puis un peu du mélange sec à base de farine. Mélanger et recommencer jusqu’à avoir incorporer l’œuf et tout le mélange sec. Ajouter enfin la fleur d’oranger.

3/ Façonner un disque épais. L’emballer dans su film alimentaire et l’entreposer au frais 0 minutes. 

4/ Étaler la pâte sur du papier sulfurisé au rouleau sur une épaisseur d’1,5. Former une galette. Dorer avec le jaune d’œuf et dessiner des stries à l’aide d’une fourchette si vous le souhaitez. 

5/ Faire cuire 25 à 30 minutes dans un four préchauffer à 170 °C. 

6/ Laisser refroidir sur une grille avant de déguster. 

Source : Sur les branches du pommier

La Première Guerre mondiale occupe une place centrale dans l’Histoire contemporaine française. Son histoire appartient tout autant au grand récit national qu’à chaque famille française qui a connu la perte d’un mari, d’un père, d’un fils ou d’un frère. Cette guerre a mutilé les corps et broyé les cœurs et les âmes comme jamais dans l’Histoire. C’est aussi de cela qu’il faut se souvenir en ce 11 novembre et ne jamais oublier, ne jamais les oublier… 

À titre plus personnel, je dédie cette publication à deux de mes arrières-arrières-grand-pères poilus, Gustave et Jean-Baptiste. Je pense souvent à eux. 

Enfin, j’aimerai conclure sur une citation de Hubert Germain qui s’illustra durant la Seconde Guerre mondiale et fut l’un des Compagnons de la Libération : 

« Il vient un jour où ce qui vous reste, c’est le respect que nous devons avoir pour tous ceux qui se sont sacrifiés et dont nous ne parlons plus. »